Les organismes prêteurs sont désormais plus prudents et plus sélectifs quant au profil des emprunteurs, car ils se refinancent à des taux plus élevés. Parallèlement, la baisse des prix de l'immobilier ne suffit pas à compenser la hausse du coût des prêts, ce qui incite les banques à resserrer les conditions d'octroi, notamment en raison de la correction du marché de l'immobilier ancien.
La plupart des établissements de crédit exigent un apport minimum comme garantie, bien qu'il n'y ait pas de réglementation officielle à ce sujet. Autrefois, un apport d'au moins 10 % de la somme empruntée était couramment demandé, mais cette somme est désormais considérée comme insuffisante.
Maël Bernier, le porte-parole de Meilleurtaux.com, explique que l'augmentation de l'apport exigé par les établissements prêteurs ne résulte pas de nouvelles réglementations, mais plutôt du fait qu'ils accordent moins de crédits. Pour se protéger contre les risques imprévus ou les difficultés de remboursement, les établissements prêteurs demandent maintenant un apport supplémentaire, qui représente en moyenne 20 % du montant emprunté.
Il existe diverses sources d'épargne permettant de constituer son apport personnel. Les livrets réglementés tels que le Livret A, le LDDS, ainsi que les contrats d'assurance-vie, le PEL et le CEL peuvent être mobilisés à cet effet.
En outre, l'épargne salariale, comme la participation, le plan d'épargne entreprise ou encore le PER collectif, peut être utilisée pour l'achat de sa résidence principale. Les proches peuvent également apporter leur soutien financier en faisant des donations, des dons manuels ou en laissant des héritages.
Par ailleurs, la vente d'un bien immobilier peut permettre de débloquer des fonds. Pour les plus audacieux, une avance de prime ou de salaire peut être demandée à l'employeur, bien que cette pratique puisse être mal vue par les banques qui y voient souvent un signe de mauvaise gestion ou un manque d'efforts d'épargne.
Les jeunes emprunteurs sont souvent désavantagés car ils n'ont pas toujours les moyens de constituer un apport personnel important.
Il est également possible de financer une partie d'un projet immobilier grâce à des petits prêts aidés, tels que le prêt à taux zéro (PTZ) ou le prêt Action Logement. Toutefois, ces prêts ne sont pas considérés comme faisant partie de l'apport personnel et sont inclus dans le calcul du taux d'endettement par les banques.
Depuis le 1er janvier 2022, le taux d'effort ne doit pas dépasser 35 % des revenus, ce qui a incité les banquiers et les courtiers à demander plus de flexibilité. Le gouvernement envisage actuellement des mesures pour soutenir le marché immobilier et aider les futurs acheteurs.