Depuis juillet 2022, la BCE a augmenté ses taux à un rythme jamais vu auparavant. Cependant, les perturbations sur les marchés mondiaux depuis une semaine, causées par la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB), ont failli faire échouer la stratégie de l'institution en matière de resserrement monétaire.
Comme annoncé en février, la BCE a augmenté son taux de dépôt à 3,0%, ce qui représente son niveau le plus élevé depuis la fin de l'année 2008.
La présidente de la banque centrale, Christine Lagarde, a cité les termes du communiqué en déclarant lors d'une conférence de presse que l'inflation devrait rester trop élevée pendant une période prolongée.
Elle a continué en affirmant que le Conseil des gouverneurs surveillait de près les tensions actuelles sur les marchés et était prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la stabilité des prix et du système financier dans la zone euro. Elle a également ajouté que le secteur bancaire avait des positions de capital et de liquidité solides.
Bien que de nombreux responsables aient appelé à des mesures plus importantes pour lutter contre l'augmentation des prix, aucun engagement n'a été pris en ce qui concerne une éventuelle autre augmentation des taux.
Dans un contexte d'incertitude élevée, Christine Lagarde a souligné qu'il était impossible de déterminer actuellement la trajectoire future des taux d'intérêt.
Cette semaine, les actions des banques européennes ont subi une forte baisse en raison de deux facteurs : d'abord l'effondrement de SVB, puis les difficultés de Credit Suisse, qui figure sur la liste des banques considérées comme d'importance systémique.
La préoccupation majeure de la BCE est que sa politique monétaire s'applique via le système bancaire, ce qui signifie qu'une crise financière majeure pourrait rendre son action inefficace.
La BCE a été confrontée à un dilemme, à savoir devoir choisir entre la lutte contre l'inflation et la nécessité de préserver la stabilité financière.
Christine Lagarde a souligné qu'il n'y avait pas de compromis possible entre ces deux missions et a affirmé que le secteur bancaire dans son ensemble était dans une "position beaucoup, beaucoup plus forte" qu'en 2008 lors de la crise financière.
Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a précisé que l'exposition de la zone euro à Credit Suisse était "relativement limitée".