Après deux années de croissance rapide, l'année 2022 a marqué un ralentissement de l'activité immobilière et une diminution de l'augmentation des prix. Mais qu'en est-il des tendances pour 2023 ? Malgré les incertitudes économiques et la crise énergétique, les Français continuent d'avoir le désir de devenir propriétaires. Les chiffres le prouvent, car selon une étude OpinionWay commandée par Laforêt en décembre 2022, 2 sur 5 Français estiment que l'immobilier sera le placement le plus rentable en 2023. Comme souvent en période de crise, l'investissement immobilier est considéré comme une valeur sûre. Cette tendance est encore plus forte chez les jeunes, où 44 % des moins de 35 ans partagent cet avis.
Contrairement à l'année record 2021 en termes de transactions, de hausse de prix et de taux à des niveaux très bas, l'année 2022 a été plus nuancée. Bien que les volumes de ventes immobilières soient restés très élevés et ont franchi la barre du million de transactions en fin d'année, des premiers signes de ralentissement ont été observés avec la remontée des taux et la pression inflationniste. Selon Olivier Colcombet, président de DigitRE Group, l'année 2023 s'annonce incertaine, bien qu'il ne craigne pas d'effondrement du marché, ni d'un point de vue de l'activité ni des prix. Ce constat est partagé par de nombreux acteurs du secteur qui prévoient plutôt une stabilisation des prix ou même une légère baisse en 2023, plutôt qu'un retournement total.
Ces derniers mois, il y a eu un réajustement des prix de l'immobilier. La nouvelle géographie immobilière post-Covid a favorisé les villes moyennes et les villes côtières où les prix ont augmenté, tandis que les grandes villes telles que Paris, Bordeaux ou Lyon ont vu leurs prix baisser après des années de hausse. Les Français souhaitent désormais un logement qui convient à leur mode de vie, et cette tendance devrait se poursuivre en 2023, notamment grâce aux nouvelles générations qui accordent davantage d'importance à la qualité de vie, selon Olivier Colcombet. Il est également à noter que les ménages cherchent à se libérer des coûts de l'énergie, qui deviennent de plus en plus élevés.
L'obligation de rénovation énergétique qui s'applique à une partie du parc immobilier résidentiel est l'un des enjeux majeurs de 2023. Il est important de rappeler que les logements les plus énergivores sont progressivement interdits à la location. Bien que ces logements énergivores soient de retour sur le marché de la vente, faute de moyens pour les rénover, ils peuvent représenter des opportunités, notamment pour les primo-accédants à la recherche de leur résidence principale. Cela permet à ces ménages, dont l'apport est modeste, de "frapper fort lorsqu'ils font une offre inférieure au prix", selon Guillaume Martinaud, président d'Orpi.