Les récentes évolutions sur le marché immobilier français ont posé des défis majeurs, mais il est important de les aborder avec optimisme et bienveillance. Les conditions de financement de plus en plus strictes et la demande élevée pour les locations ont conduit à des ajustements significatifs dans ce secteur. Les taux d'intérêt en forte hausse depuis janvier 2022 et la réduction de l'offre de crédit ont amené l'industrie immobilière à s'adapter rapidement à cette nouvelle réalité. En conséquence, le nombre de transactions et les prix ont connu une baisse notable. Au cours de la dernière année, le nombre de ventes de logements a chuté en dessous du million, atteignant 890 000 transactions, soit une réduction de 20 % par rapport à 2022.
Baisse de prix généralisée
Cette tendance s'est également reflétée dans les prix nationaux, qui ont enregistré une diminution de 0,4 % au cours des douze derniers mois, avec une tendance à la baisse observée dans plus de la moitié des villes. Face à ces défis, il est légitime de se demander quelles perspectives le marché immobilier réserve pour 2024.
L'accès à la propriété reste une option viable pour de nombreux primo-accédants, ces futurs propriétaires à la recherche de leur première résidence. Une analyse réalisée par Meilleurs Agents révèle que 90 % d'entre eux disposent des ressources financières nécessaires pour acheter un appartement de 50 m². Cependant, il est important de noter que ces primo-accédants devront faire preuve de patience, avec une période d'attente moyenne de 12 ans avant que leur achat ne devienne réellement rentable et qu'ils puissent constituer un patrimoine équivalent à celui accumulé en restant locataire.
L'idée de conserver une petite propriété jusqu'en 2035 peut rendre cette démarche financièrement moins attrayante pour les primo-accédants. C'est pourquoi l'achat d'une propriété en 2023 semble être une option viable principalement si vous pouvez investir dans un bien conçu pour le long terme. Malgré la possibilité d'acheter un appartement de 120 m² dans 57 % des communes en France, seuls 17 % de ces primo-accédants ont franchi le pas.
Les secundo-accédants ont un apport financier
En revanche, les secundo-accédants bénéficient généralement d'un apport financier plus important et de revenus supérieurs à ceux des primo-accédants. Dans 92 % des villes, ils ont la possibilité d'acquérir un bien d'au moins 120 m². Tant que les prix de l'immobilier restent à leur niveau actuel, le marché continuera d'être surtout favorable aux secundo-accédants.
Pour ce qui est des perspectives pour 2024, il est probable que la tendance à la baisse des prix de l'immobilier se poursuive voire s'intensifie, avec une réduction moyenne d'environ 4 %. En ce qui concerne les transactions immobilières, leur volume devrait continuer de diminuer, atteignant un creux estimé à 800 000 ventes d'ici septembre 2024, selon Meilleurs Agents.
Par ailleurs, une amorce de reconstitution des marges bancaires pourrait se traduire par une plus grande souplesse dans les critères d'octroi de crédits bancaires. Cependant, la demande restera modérée, principalement limitée aux secundo-accédants. En conséquence, le nombre de biens disponibles à la vente devrait continuer d'augmenter, contrairement au nombre d'appartements disponibles à la location, qui devrait rester relativement stable.